Photographie au sténopé

La photographie au sténopé relève d’un procédé de prise de vue original, ancien et fascinant.
Elle permet de capter la lumière à partir d’un trou minuscule percé dans la paroi d’une chambre noire — la camera obscura.
Cette façon de photographier, sans objectif ni technologie, impose souvent de longs temps de pose au photographe.
L’image se crée alors lentement, au rythme du temps, des aléas et des mouvements.
Une porte onirique s’ouvre sur le monde : un paysage se donne à voir autrement, dans une lumière adoucie, empreinte de hasard et de silence.
Le sténopé : un retour à la lenteur et à la lumière
À une époque où le flux incessant des images occupe une place démesurée — jusqu’à parfois nous empêcher de voir — la chambre noire et le sténopé, dans leur simplicité essentielle, nous offrent un retour à la source.
Ils nous aident à nous reconnecter au monde, à la matière et à la lumière dans sa forme la plus pure.
Le sténopé invite à un autre rapport au temps :
Temps de l’observation, de l’attention, de la patience.
Temps de la matière primitive, du vent, des paysages marins qui s’érodent et s’affinent.
Temps du flux et du reflux, où l’océan respire et fait entendre son souffle.
Temps de la simplicité, de la lenteur, et de l’impermanence des choses.
Une démarche photographique poétique
Dans cette pratique, la photographie n’est pas un geste technique mais une démarche sensible.
Photographier au sténopé, c’est composer avec la lumière, accepter le hasard, et se laisser surprendre par le réel.
C’est un travail d’attention et de présence, où chaque image devient une trace du temps qui passe — une empreinte fragile, comme un souffle.
Entre tradition et expérimentation
Si le sténopé évoque une technique primitive, il demeure aujourd’hui une source d’expérimentation artistique.
Chaque prise de vue explore une autre manière de voir : déformée, adoucie, rêveuse.
Ce procédé minimaliste ouvre un espace de liberté où se rejoignent l’essentiel, la lumière et le temps.
Dans ce travail, ces éléments font partie d’une démarche ouverte, vivante, qui ne cesse d’ouvrir des perspectives — pour laquelle, peut-être, le dernier mot n’est jamais écrit.